La cérémonie laïque d’Aurore & Jean-Baptiste

Nous avons donc immédiatement eu l’idée de créer une cérémonie “à notre façon”, qu’on inventerait de toute pièce. Nous n’avions à l’époque jamais entendu parler de cérémonie laïque. Nous ne savions même pas que ça existait.

Mais nous n’avons pas réussi à en choisir un : soit le feeling ne passait pas, soit je n’avais pas confiance, soit c’est le compte en banque qui ne suivait pas. Une prestation à 250 € risquait de ressembler à une cérémonie-type, et nous ne voulions pas dépenser 1000 € pour notre cérémonie. Mais c’est vrai que ça prend du temps de tout préparer pour personnaliser une cérémonie, je m’en suis bien rendu compte après !

Nous avons donc choisi de créer nous-même notre cérémonie. Ne souhaitant pas l’animer nous-même, nous avons fait le merveilleux choix de demander à un de nos amis proches dont nous connaissions le sérieux et l’aisance pour parler en public. Il a accepté cette demande qui l’a honoré. Ensuite, nous avons partagé les tâches :-).

J’ai d’abord lu tout le livre “Notre Mariage” de Florence Servan Schreiber. J’ai pris quelques notes, puis j’ai invité chéri à lire quelques passages qui me semblaient intéressants. Nous en avons discuté entre nous et nous avons ébauché un premier plan de cérémonie.

Suite à ça, nous avons organisé une réunion avec Jérôme, notre ami-officiant. Au cours de cette réunion, nous lui avons détaillé le plan et expliqué ce que nous attendions exactement de lui.

Nous avons rédigé certaines parties, comme celle de l’échange des alliances, les consentements, et nous lui avons donné un exemple de texte pour la cérémonie du sable (que nous souhaitions intégrer).

Nous avons également demandé à des amis et membres de notre famille d’intervenir pour notre cérémonie, seuls ou à deux. Il y a eu, en plus des interventions de Jérôme et de la nôtre, 5 interventions.

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Pour les guider, nous avons d’abord établi une liste d’une quinzaine de textes qui nous plaisaient. Nous leur avons expliqué qu’ils pouvaient choisir un de ces textes, sans nous dire lequel, en trouver un autre, ou encore rédiger eux-mêmes leur intervention.

Nous voulions avoir la surprise des interventions. Nous avons donc laissé notre officiant organiser leur ordre dans un plan logique. (La logique et l’ordre sont très importants pour moi ! ;-))

Nous nous sommes d’abord mariés civilement dans la mairie de la commune de mon enfance, belle cérémonie personnalisée par le maire qui est un ami de la famille. Merci la nouvelle loi qui permet de se marier dans la commune des parents !

Puis nous nous sommes tous rendus chez mes parents, à 3km de la mairie.

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Les chaises étant d’un orange très disgracieux (orange caca), nous avons découpé des bandes dans du voile d’hivernage que nous avons agrafées pour en faire des housses. Les bords de l’allée centrale étaient décorés de petits pompons en papier de soie de couleurs roses et grises, en rappel des couleurs de notre mariage. Les même pompons se retrouvaient accrochés aux barres de toit du chapiteau en plus grand. Nous avons tendu 2 bandes de voile d’hivernage au-dessus des invités pour donner un effet plus “cocon”. En guise de pupitre, nous avons placé une énorme barrique, qui a également servi de support pour la cérémonie du sable. Devant la barrique, se trouvaient des compositions florales faites maison dans des jolis seaux en inox. Enfin, nous avons déroulé un tapis blanc sur l’allée centrale. Comme il a fait beau, nous avons pu laisser les côtés du barnum ouverts, c’était chouette !

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Pendant qu’une playlist tournait en boucle, Jérôme a d’abord invité les invités à prendre place sous la tente. Il a guidé les plus proches vers les places que nous leurs avions attribuées aux premiers rangs. Puis, après avoir rassemblé les différents participants à l’entrée du cortège, la musique a été lancée et Aurélie a indiqué aux personnes quand elles pouvaient commencer à s’avancer. D’abord JB avec sa maman, suivis de nos parents et des témoins et demoiselles d’honneur.

Transition musicale, le piano jouant “J’te l’dis quand même” commence.
Les enfants s’avancent. Je rabats mon voile devant mon visage. Mon père et moi faisons notre entrée. Je vois mon amour qui m’attend, tout fier, au bout de l’allée. Il n’y a plus personne autour de nous, juste moi, mon papa et mon chéri.

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Je me prends les pieds dans le tapis, à ce moment-là je crois que c’est dans ma robe. Je la soulève et continue mon avancée. Arrivés au bout de l’allée, mon père me dévoile le visage, j’entends alors des “wouahh” venant de l’assemblée. Mon chéri et moi prenons place sur nos chaises, et la musique se coupe.

Jérôme commence son mot d’accueil. Demande aux gens de couper leur téléphone, de ne pas se déplacer pour leurs photos et de couper le son des gameboy dans le fond, ce qui fait rire l’assemblée. Il explique de notre choix de faire une cérémonie laïque, puis invite Élise à prendre la parole.

Élise est mon amie d’enfance. Elle se présente, et nous fait un discours très émouvant sur notre jeunesse passée ensemble, sur le jour où elle a rencontré JB qui est aussi celui où nous nous sommes embrassés pour la première fois, puis nous a dit comme elle était heureuse de nous voir ensemble, et tout le bonheur qu’elle nous souhaite. L’émotion se sentait dans sa voix. J’ai dû me retenir pour pas que les larmes ne coulent. Elle finit son discours et vient nous embrasser avant de reprendre sa place. Je crois que je ne l’ai jamais serrée aussi fort dans mes bras.

Jérôme reprend la parole, c’est le moment où il retranscrit nos intentions. Je me dis à ce moment que notre couple se base en fait beaucoup sur la nourriture ! Nous y faisons référence tous les deux. Au moment où il retranscrit les mots les plus intimes et nos désirs d’agrandir la famille, je suis bien contente d’être sur ma chaise et de ne pas avoir la parole. Je suis déjà bien intimidée de l’entendre reformuler mes mots.

Il appelle ensuite Pierre-Yves et Ronan, des amis de lycée de JB au pupitre. Je suis époustouflée par la qualité de leur discours, c’est drôle et émouvant à la fois. On voit qu’ils nous connaissent bien, et ils arrivent à faire ressortir certains points de nos personnalités. Ronan vient nous embrasser pendant que Pierre-Yves s’assoit, sur la musique de Sting, “Fields of Gold”. Pierre-Yves revient pour nous embrasser alors que la musique vient d’être coupée et se précipite à sa place.

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Jérôme prononce les consentements, je regarde Pierre-Yves avant de donner ma réponse, celui-ci s’est porté volontaire pour m’épouser au cas où moi ou JB changerait d’avis. Je ne fais pas durer le suspense plus longtemps, et prononce un OUI bien affirmé. C’est le tour de JB, qui répond bien sûr par la positive.

Nous retournons à nos places pendant que Jérôme invite ma cousine Aurélie à prendre la parole. Elle introduit son texte en nous disant qu’elle veut nous donner tous les ingrédients pour une histoire d’amour réussie, puis nous lit la Recette d’amour pour la vie à deux. Et conclue en nous disant de respecter cette recette et notre couple battera de l’aile. Oui oui elle a bien dit ça ! Prise par l’émotion elle nous a fait un joli lapsus ! J’allais juste applaudir, je reste stoïque puis bas des mains.

Jérôme introduit la cérémonie du sable, invitant les témoins à s’approcher de la barrique-pupitre ainsi que les mariés. Il remet un des contenants de sable à chacun des témoins, lit l’explication et nous invite à renverser les sables. Ils ne se mélangent pas comme je le souhaite. Je chuchote “plus vite”, puis “moins vite”. Pourtant, je crois encore entendre un “ohhhh” venant de l’assemblée. Ce n’est pas bien grave au final, l’important est la symbolique.

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Alors que nous rejoignons nos sièges, j’entends un éclat de rire général, Jérôme est en train de secouer la bonbonnière qui a servi de contenant, “pour la symbolique”.

C’est au tour de Monique, la tante de JB de prendre la parole. Comme tous les intervenants elle se présente puis lit son texte. Elle est stressée et le lit très vite. Ce n’est pas grave, l’importance c’est qu’elle soit là pour nous.

Jérôme appelle Corentin, mon filleul de 5 ans, pour qu’il nous apporte les alliances. Bien qu’il ait été entrainé, il ne comprend pas trop ce qui lui arrive. Je lui demande de s’approcher, ouvre le livre et lui redonne, lui demandant de le porter bien haut.

Je dénoue le lacet autour de l’alliance de JB, vérifie que c’est bien la main gauche que mon mari me tend, et lui passe au doigt : “Jean-Baptiste, reçois cette alliance en gage de mon amour”. Je prends tout mon temps comme nous l’a demandé notre photographe. Je tente de le repérer du regard pour m’assurer qu’il prend bien la photo.

C’est le tour de JB. Il détache l’alliance, et commence à me la passer. “Aurore, reçois cette bague en gage de mon amour”. A ce moment-là, les violons ne sonnent plus juste, je lui fais les gros yeux. On l’avait répétée 15 000 fois cette phrase, elle était simple, il s’est trompé ! Il se corrige, mais le mal est fait. Je plaisante “Tu as tout gâché, on recommence”, après tout, ça fera une anecdote à raconter plus tard.

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Jérôme nous demande de manière peu originale de nous embrasser : “vous pouvez embrasser la mariée”, nous nous exécutons avec joie sous les applaudissements de nos invités.

Je lance un regard complice à Audrey, une de mes demoiselles d’honneur qui est aussi la petite amie de Jérôme, et qui avait dit que s’il prononçait cette phrase elle se lèverait de sa place et viendrait m’embrasser.

C’est le moment de la dernière intervention. Laureen et Chloé, amies d’études sup de JB prennent la parole. Elles introduisent leur lecture par un poème sur le bonheur, puis racontent “l’histoire de l’Ile des sentiments et des valeurs humaines”, avant de conclure avec “Pensées” de Jacques Brel.

Lectures très émouvantes.

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Pendant qu’elles nous embrassent, nous entendons “La vie en Rose”, version Louis Armstrong.